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Soccer meurtrier en Égypte: nouveaux heurts

De nouveaux heurts
(AP Photo/Khalil Hamra)

LE CAIRE, Égypte - De nouveaux heurts ont éclaté jeudi au Caire, en Égypte, au lendemain d'un match de soccer meurtrier dans le nord du pays, tandis que près de 400 personnes ont été blessées dans ces affrontements entre forces de sécurité et manifestants, qui reprochaient à la police de n'avoir rien fait pour éviter le drame.

Une bagarre entre partisans de deux équipes de soccer a éclaté mercredi à Port-Saïd, faisant 74 morts selon les autorités égyptiennes, soit le plus mortel des incidents de ce genre à survenir en 15 ans. Les violences sont survenues après que les partisans de l'équipe locale, Al-Masry, eurent envahi le terrain pour célébrer la victoire surprise de leur équipe contre Al-Ahly, l'un des meilleurs clubs d'Égypte. Selon des témoins, les admirateurs d'Al-Masry ont lancé des bâtons et des pierres tout en pourchassant les partisans et les joueurs de l'équipe adverse, qui se sont précipités vers les sorties afin de fuir.

L'incident fait craindre à plusieurs que le pays ne replonge dans une nouvelle crise, près d'un an après qu'un soulèvement populaire eut chassé du pouvoir l'ancien homme fort de l'Égypte, Hosni Moubarak.

Un réseau de partisans de soccer, appelés les Ultras, ont juré de se venger, accusant la police d'avoir laissé libre cours aux agressions commises par leurs rivaux contre eux, mercredi. Les Ultras ont été au premier rang des protestations qui ont secoué l'Égypte au cours de l'année dernière, d'abord contre Moubarak, puis contre l'armée, qui a repris les rênes du pouvoir au pays.

L'émeute de Port-Saïd a éclaté après une rare victoire du club Al-Masry contre celui d'Al-Ahly, basé au Caire. La bagarre avait davantage des motifs de rivalité sportive de longue date entre les partisans des deux équipes, mais l'événement a rapidement pris une tournure politique, alors que les législateurs et la population ont vivement dénoncé l'inaction de la police malgré l'escalade ininterrompue de la tension dans le stade.

La colère s'est propagée au Caire, tandis que les dépouilles de plusieurs victimes ont été ramenées dans la capitale pour y être inhumées. Certains blessés se sont joints aux manifestations, certains étant en larmes, laissant voir leur désarroi face à la perte d'être chers.

La marche pacifique qui s'était amorcée jeudi depuis les locaux du club Al-Ahly au Caire a pris une tournure violente, alors que plus de 10 000 protestataires ont rejoint la zone devant l'édifice du ministère de l'Intérieur, près de la place Tahrir.

Un responsable du ministère de la Santé, Adel Adawi, a été cité par la télévision d'État, indiquant que 388 protestataires avaient été blessées devant les bureaux du ministère de l'Intérieur, la plupart après avoir inhalé des gaz lacrymogènes, tandis que d'autres ont reçu des coups ou ont subi des fractures en raison des pierres qui étaient jetées de part et d'autre.

Des représentants des forces de l'ordre ont aussi fait savoir que 47 personnes avaient été arrêtées et étaient interrogées jeudi au poste de police à Port-Saïd.

Les forces policières, qui ont été au coeur des revendications des contestataires égyptiens, demeurent une source de tension depuis le départ du pouvoir de Moubarak, le 11 février. La police a été accusée de continuer à user de tactiques musclées et de résister aux réformes. Les agents ont par ailleurs été incapables à certaines reprises de contrôler les foules, craignant de se faire prendre à parti.

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