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Sirop d'érable: la sénatrice Nancy Greene à la défense

À la défense du sirop d'érable
Flickr: calleecakes

OTTAWA – Une sénatrice conservatrice tentera de faire retirer des supermarchés les produits faussement étiquetés sous le nom de sirop d'érable.

Nancy Greene Raine, originaire de Colombie-Britannique, se porte à la défense de l'industrie acéricole malgré qu'elle ait grandi loin des érablières.

« Je ne viens pas d'une région productrice de sirop d'érable, alors ma motivation tient principalement au fait que j'en suis une consommatrice enthousiaste », a-t-elle dit en riant, lors d'une entrevue accordée au Huffington Post Canada mardi.

L'ex-skieuse olympique, médaillée d'or à Grenoble en 1968, adore verser le précieux liquide sur ses céréales le matin, ou alors sur la crème glacée « pour faire un dessert en toute simplicité ». Elle s'en sert également dans la préparation de muffins.

« Il s'agit d'un édulcorant très sain », a-t-elle ajouté.

Ce jeudi, elle prendra la parole au Sénat et présentera un projet de règlement visant à standardiser le classement et l'étiquetage des produits de l'érable, afin de les rendre conformes aux recommandations de l'Institut international du sirop d’érable (IISÉ).

Dans le communiqué annonçant son intervention, Mme Greene explique de quelle manière elle souhaite compliquer la tâche des faussaires.

Le sirop d'érable pur devra être nommé « Sirop d'érable de catégorie A », avec quatre sous-catégories standardisées, de manière à donner aux consommateurs canadiens et américains – qui font face à des étiquettes très variées pour un même produit – une meilleure idée de ce qu'ils achètent. Par exemple, le sirop de catégorie B ne sera pas retiré des tablettes, mais simplement reclassé comme « Sirop de catégorie A foncé ».

Quant aux produits qui ne parviennent pas à se classer sous la catégorie A, ils devront être retirés du marché.

« On ne va pas empêcher la vente de sirop Aunt Jemima », ont tenu à préciser Mme Greene et David Chapeskie, directeur général de l'IISÉ. « En fait, nous cherchons simplement à empêcher l'utilisation du terme sirop d'érable pur, si le produit n'est pas pur à 100 pour cent. »

Le projet de Mme Greene vise à prévenir la contrefaçon, sans toutefois aller aussi loin que celui parrainé par Patrick Leahy et Susan Collins, sénateurs du Vermont et du Maine respectivement.

Partisans de sanctions criminelles très sévères, les deux Américains ont présenté au mois d'octobre dernier le Maple Act, qui créerait une infraction passible de 5 ans d'emprisonnement.

Voici ce que M. Leahy avait à dire au moment de déposer son projet de loi : « Je suis particulièrement inquiet de voir un nombre toujours croissant d'entreprises et d'individus commercialiser un produit appelé sirop d'érable du Vermont, alors qu'ils refilent au consommateur un produit de qualité inférieure qui n'a rien à voir avec le sirop d'érable. Ce genre de comportement est ni plus ni moins qu'une fraude. Ce genre de comportement nuit à l'économie de notre État, ainsi qu'à la réputation d'authenticité que nous avons bâtie avec un travail acharné. »

Selon Statistique Canada, la valeur commerciale des produits de l'érable (incluant le sirop, le sucre et le beurre) a atteint 349,5 millions de dollars l'an dernier.

Le Québec fournit 90 pour cent de la production canadienne et les deux tiers de la production mondiale.

Mme Greene a précisé que son projet de règlement a fait l'objet de discussions avec le ministre de l'Agriculture Gerry Ritz. « Il s'agit de comparer des pommes avec des pommes, pour faciliter le choix du consommateur. J'ai toujours acheté le même produit appelé Canada numéro 1 médium. Désormais, je m'attends à ce qu'il soit étiqueté Sirop de catégorie A doré ».

Quelques données de Statistique Canada

- Le Québec fournit 90 % de la production canadienne de sirop d'érable.

- La production totale du Québec a été de 7,7 millions de gallons en 2011, soit 1 million de plus qu'en 2010. Ce résultat découle d'une saison plus longue, avec un meilleur rendement par entaille.

- La production de 2011 était de 5,5 % inférieure au record de 8,1 millions de gallons établi en 2009.

- Le prix moyen de 38,17 $ le gallon est demeuré relativement stable en 2011. Celui-ci était de 37,86 $ en 2010.

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