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Stephen Harper veut modifier la Loi sur les Indiens

Harper veut modifier la Loi sur les Indiens
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OTTAWA - Le gouvernement fédéral et les chefs des Premières nations ont convenu d'adopter des changements fondamentaux, au terme d'une rencontre historique tenue mardi à Ottawa, sans toutefois apporter des solutions immédiates à la kyrielle de problèmes auxquels font face les communautés autochtones.

Dans un communiqué conjoint émis après plusieurs heures de discussions, les deux parties ont reconnu que la relation les unissant avait parfois été problématique, ajoutant qu'il fallait à tout prix éviter de répéter les mêmes erreurs que par le passé.

Le document de trois pages fait état de cinq champs d'action, notamment l'élimination des entraves à la gouvernance des Premières nations et faire des avancées en matière d'application des traités. La façon dont ces engagements seront mis en oeuvre semblait toutefois incertaine.

Le gouvernement conservateur et les chefs autochtones se sont entendus pour mettre sur pied des groupes de travail qui auront pour tâches d'étudier, entre autres, la structure du financement gouvernemental et le développement économique. Un groupe de travail sur ce dernier sujet devrait par ailleurs voir le jour d'ici trois mois.

Les initiatives découlent d'un plan d'actions conjoint qu'avaient conclu les deux parties, en juin dernier. Une partie de ce plan était consacrée à l'amélioration de l'éducation sur les réserves, et plusieurs s'attendaient à ce que les négociations de mardi aboutissent à une délégation de pouvoirs auprès des communautés autochtones à cet égard. Le communiqué final n'en fait cependant pas mention.

Les deux parties se sont plutôt entendues sur le fait qu'elles réviseraient un rapport éventuel sur l'éducation et procéder à la mise en oeuvre des recommandations faisant l'unanimité.

Ottawa et les leaders autochtones ont également convenu de soumettre, dans un an, un rapport faisant état de l'avancement des travaux.

«Une série de politiques gouvernementales malencontreuses et nuisibles ont marqué notre passé et secoué la confiance des Premières nations en notre relation. Nous ne pouvons pas revenir sur nos erreurs, mais nous pouvons en tirer des enseignements et affirmer que nous ne les répéterons pas», indique-t-on dans le communiqué.

Le début de la journée de mardi avait été marqué par les divergences de vues des deux parties sur le sort à réserver à la Loi sur les Indiens. Elles se sont toutefois entendues pour dire que si la loi ne pouvait être immédiatement abrogée, il est possible d'en moderniser certains éléments.

Les discussions ont réuni le premier ministre Harper, de hauts responsables du gouvernement fédéral et des centaines de leaders autochtones.

Selon le premier ministre, il suffirait de mettre à jour la loi pour la rendre conforme aux relations qui prévalent actuellement entre les Premières nations et le gouvernement du Canada.

Mais Shawn Atleo, chef national de l'Assemblée des Premières nations, a tiré à boulets rouges sur le document, qu'il décrit comme un obstacle sur la voie du progrès. Plusieurs autres leaders autochtones se sont rangés derrière lui pour critiquer cette vieille loi.

La Loi sur les Indiens, adoptée en 1876, donne à Ottawa la responsabilité exclusive des affaires autochtones. Amendée pour la dernière fois en 2000, la loi définit quels Canadiens peuvent être considérés comme appartenant à une Première nation, et établit l'ensemble des règles qui encadrent les réserves.

M. Harper avait reconnu que cette loi avait créé des problèmes au fil des années, mais a assuré que le gouvernement conservateur ne planifiait pas son abrogation.

«Après 136 ans, cet arbre a des racines profondes», a-t-il illustré. «Arracher sa souche laisserait un trou béant.»

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